Mallette d'entraînement à la microchirurgie
Sommaire
I. Définition du projet
A. Mind Map
B. Demande du client
C. Etat de l'art
D. Analyse fonctionnelle
II. Gestion
III. Modélisation et conception
A. Structure du thorax
B. Moules et silicones
C. Circulation sanguine
IV. Version finale
V. Conclusion et retours
Introduction
Dans le cadre du projet S6 - Du concept au prototype, nous avons travaillé en collaboration avec l'hôpital de Hautepierre afin de proposer un modèle permettant l'entraînement à la microchirurgie lors d'une reconstitution mammaire. Nous avons donc dû représenter un thorax de la manière la plus réaliste possible. Les éléments du thorax et ceux nécessaires à l'opération ont donc été représentés le plus fidèlement possible. Tout au long du projet, nous avons suivi notre problématique principale : la mallette permet-elle aux étudiants de s'entraîner à la microchirurgie en situation réelle ?
I. Définition du projet
A. Mind Map
B. Demande du client
Le but est de permettre au chirurgien de première année de s'entraîner à pratiquer une technique de reconstruction mammaire : le DIEP.
Le DIEP se divise en plusieurs étapes :
Nous avons décidé de rencontrer Mme Ruffenach afin de comprendre au mieux l'opération et ce qu'elle souhaite mettre en place. Cette réunion nous a permis de faire des choix sur ce que nous devons privilégier ou non.
Le souhait principal de Mme Ruffenach est que les jeunes chirurgiens s'entraînent à la microchirurgie dans un environnement ressemblant le plus possible à un thorax de femme nécessitant une reconstruction mammaire.
La suture de tendons, de ligaments et le prélèvement du lambeau ne sont pas pris en compte dans ce projet, le seul aspect chirurgical entrant en jeu est la suture des vaisseaux du lambeau avec ceux situés entre le poumon et les côtes.
L’enjeu est donc de reproduire le plus fidèlement possible l’environnement autour des vaisseaux. Mme Ruffenach a précisé que seul un quart de thorax suffisait. De plus, il n’est pas nécessaire que tous les éléments du thorax figurent sur notre modèle, seuls les quatre côtes supérieures, le tissu qui entoure les côtes, le muscle pectoral et la peau seront représentés. Le poumon sera simplement rappelé par un fond bombé au-dessous des autres éléments.
Pour ce qui est des opérations réalisées par le chirurgien, ce dernier devra :
En ce qui concerne le lambeau, l’objectif serait que sa texture, sa forme et sa couleur se rapprochent le plus possible d’un lambeau réel. Ce lambeau sera traversé par un vaisseau dont les deux extrémités seront ensuite suturées au vaisseau du thorax. Au mieux, la mallette chirurgicale contiendrait deux lambeaux différents (un muscle et un morceau de graisse) avec chacun des vaisseaux de diamètres différents.
C. Etat de l'art
Besoins :
Solutions techniques existantes :
D. Analyse fonctionnelle
Contrôle de validité de ces besoins :
Pourquoi le système existe-t-il ? (cause, origine…)
Parce que les étudiants ne peuvent pas s'entraîner en situation réelle (sur des patients vivants ou avec de vrais organes)
Pour quoi ce besoin existe-il ?
Pour que les étudiants puissent s’entraîner à la microchirurgie sur un thorax
Qu’est-ce qui peut le faire évoluer ?
Des nouvelles méthodes de sutures et de reconstitution mammaire
Qu’est ce qui pourrait le faire disparaître ?
Des nouvelles méthodes de sutures et de reconstitution mammaire.
La création d’une nouvelle "mallette d'entraînement".
Dans sa forme actuelle le besoin est-il validé ?
Oui
Pourquoi ?
Car il ne peut pas disparaître
FP1 : Former les étudiants à la microchirurgie du thorax : à la suture des vaisseaux et à la reconstitution mammaire
FP2 : être démontable / remontable rapidement
FC1 : être intuitif
FC2 : résister aux manipulations des étudiants
FC3 : Faciliter l’apprentissage
FC4 : Respecter les normes d’hygiène et de sécurité
FC5 : Recréer la circulation sanguine
FC6 : être réaliste, représenter au mieux un thorax réel et l’opération associée
FC7 : avoir un design attirant
FC8 : être stable lors des manipulations
FC9 : être abordable
Fonction |
Critère associé |
Niveau |
Flexibilité* |
|
FP1 |
Former les étudiants à la microchirurgie du thorax, à la reconstitution mammaire et à la suture des vaisseaux |
Compétences acquises Adaptation à la formation |
Amélioration des techniques de sutures sur les différents composants réalisés |
Très important |
FP2 |
Etre démontable et remontable facilement |
Vaisseaux remplaçables en fin de manipulation |
En moins de 5min |
Très important |
FC1 |
Etre intuitif |
Packaging - brochure explicative Couleurs différentes en fonction de l'organe |
Utilisable par n'importe quel étudiant |
Important |
FC2 |
Résister aux manipulations |
Matériaux choisis |
Utilisable environ 1an avant potentielle cassure |
Important |
FC3 |
Faciliter l'apprentissage |
Rapidité d'utilisation Intuitivité |
Utilisable par n'importe quel professeur* |
Très important |
FC4 |
Respecter les normes d'hygiène |
Matériaux hygiéniques Matériel de suture stérile |
Résister aux produits nettoyants |
Peu important |
FC5 |
Recréer circulation sanguine |
Pompe correctement dimensionnée Etanchéité des vaisseaux aux liaisons |
Comparaison entrée/sortie du volume de sang |
Important |
FC6 |
Etre réaliste et représenter au mieux un thorax réel et l'opération associée |
Dimensions fidèles à la réalité Formes du modèles les plus réels possible (Peau, Os, Vaisseaux sanguins, Nerfs, Tendons) |
30x30 cm* Côte démontable* |
Peu important |
FC7 |
Avoir un design attirant |
Couleurs des différents parties Montage des éléments |
Ressemblance au réel |
Peu important |
FC8 |
Etre stable lors des manipulations |
Poids Matériau Adhérence |
Moins de 2kg |
Important |
FC9 |
Etre abordable |
Matériaux choisis |
Environ 150€ par modèle (+/- 25€) |
Négociable |
Nous avons choisi de séparer notre étude de solutions techniques en différentes parties
- Etude de solutions techniques pour les fonctions
Fonction associée |
Solution 1 |
Solution 2 |
Solution 3 |
FP1 |
Plusieurs ateliers selon la manipulation à faire (suture de veine, reconstitution mammaire …) |
Reconstitution d’un thorax entier |
|
FP2 |
Ouverture “au dos” du thorax pour permettre le changement des vaisseaux |
Changement des vaisseaux par “l’avant” du thorax → démontage de chaque organe pour arriver aux vaisseaux |
Système de glissière pour sortir les vaisseaux lors du changement |
FC5 |
Positionner les vaisseaux avec des clips au niveau de chaques organes → assure un certain cheminement |
Position de départ, intermédiaire et finale
|
Position de départ et finale
|
Utilisation d’une pompe par “boucle”
|
utilisation d’une seule pompe pour tout le réseau avec embranchement à l’entrée et à la sortie de la pompe pour diviser en 2 boucles
|
||
FC8 |
Appui plan plan avec des cales tout autour |
Appui plan plan avec adhérence et maintenu par son propre poids (matériau adhérent) |
- Etude de solutions possible pour la conception du thorax
Solution possible à la réalisation du thorax en lui même |
||
2 plaques qui serviront de fond avec :
|
2 plaques qui serviront de fond avec :
|
Cage thoracique entière → modélisation très réaliste sur un socle |
- Mode opératoire et solutions possibles associées
Dimensions |
Organes |
Action à effectuer |
Solution 1 |
Solution 2 |
Solution 3 |
environ 30x30cm au total (si recouvre la totalité de notre produit) |
Peau |
Inciser la peau |
Système aimanté avec 2 morceaux de peau. L’étudiant pourra faire l’action d’inciser |
Système de scratch ou de fermeture éclair |
|
Écarter la peau |
Matériel fourni par l'hôpital |
||||
Positionner le lambeau |
|||||
30x30 mais est composé de différents faisceaux |
Muscle pectoral |
Bouger le muscle pectoral |
Système scratch*
|
Fixation par frottement/ insertion |
Scotcher les 2 bordes (indéfiniment) et jouer sur l’élasticité du matériaux pour le déplacer |
Tissu |
Ouvrir le tissu |
Tissu qui entoure la côte s’enlève comme une chaussette |
On a deux morceaux de tissus qu’on accroche et décroche avec un scratch ou des crochets |
||
“ |
Fixer le tissu sur les côtes |
Agraphe sur les côtés + scratch au milieu |
Attaches sur les 2 côtés mais démontable sur un côté |
||
4 ou 5 côtes de diamètre |
Côte |
Scier la côte |
Méthode clé/serrure |
Méthode clips style mentos |
Enlever la totalité de la côte |
Tissu |
Ouvrir le tissu |
Le tissu sera déjà enlevé si méthode chaussette |
On a deux morceaux de tissus qu’on accroche et décroche avec un scratch ou des crochets |
||
Lambeau ventre : diamètre environ 2mm / 10-11cm pour arriver au vaisseau Lambeau cuisse : diamètre environ 1,5mm / 5-6 cm pour arriver au vaisseau Diamètre veine : 2.5 à 3mm Diamètre artère : 1.8 à 2mm |
Vaisseaux, côtes, artères |
Suture des vaisseaux |
Utiliser le matériel médical de l'hôpital |
||
Tissu du poumons et poumons |
On l’utilisera comme fond |
- Etude de solution possible pour les lambeaux
Étant donné les dimensions de nos lambeaux, nous optons pour le silicone.
En effet, nous n’aurons pas besoin de beaucoup de matière. De plus, au vu de l’utilisation de notre maquette, le rendu se doit d’être impeccable afin de former au mieux les étudiants.
II. Gestion de projet
Diagramme de Gantt prévisionnel
Diagramme de Gantt effectif
III. Modélisation et conception
Nous avons choisi de séparer la modélisation et la conception de notre projet en trois grandes parties : la structure du thorax, les moules et silicones et enfin la circulation sanguine.
A. Structure du thorax
Dans cette partie, nous nous sommes concentrés sur la structure extérieure du thorax : les plaques socles ainsi que les côtes.
Les plaques socles sont des formes simples à réaliser. Nous avons donc choisi d'utiliser la stratoconception. Cela nous permet également d’avoir des formes précises. Nous pourrons également assembler nos plaques socles plus facilement, en les collant ou les scotchant.
Pour obtenir des plaques socles optimales, plusieurs essais étaient nécessaires. Après notre premier essai, nous avons choisi de changer la forme de la plaque. Des chanfreins ont été ajoutés pour faciliter l’insertion des côtes, les pointes ont été retirées car celles-ci risquent de casser et les côtes suffisent à se maintenir en position entre elles.
Photo 1 : 1ère plaque essai
Photos des plaques finales
Les côtes ont été imprimées avec l’imprimante 3D. L’impression 3D nous permet d’usiner des formes comme celles des côtes. Nous obtenons également des formes bien précises qui permettent un assemblage fonctionnel avec les plaques socles. Pour respecter l’opération, une côte doit être coupée afin d’accéder aux vaisseaux sanguins. Pour cela, nous avons coupé une côte au ¾ avant l’impression. Nous mettons également un système clé/serrure (cf photos 3, 4 et 5) pour l’assemblage/démontage. Ce système permet alors de bloquer tous les degré de liberté excepté la translation dont nous avons besoin. D’autre part, nous avons choisi d'aplatir les côtes pour permettre un maintien en position des lambeaux de muscle et graisse. Pour cela, une simulation de l'action de l'ensemble du poids du muscle gracilis sur le méplat d'une seule côte a été réalisée. Nous pouvons alors voir que les côtes pourront supporter les lambeaux.
Simulation 1 : Simulation en contraine Simulation 2 : Simulation en déformation
Photos 1 et 2 : Résulats des côtes en impression 3D
Photos 3, 4 et 5 : Côte avec système clé/serrure
B. Moules et silicones
- lambeau de gras
D’après un schéma de Mme Ruffenach, voici de quelle partie du corps est extrait le lambeau.
En mesurant sur nous mêmes et en estimant le volume retiré, on obtient les valeurs suivantes :
Nous avons ensuite calculé la surface et le volume associé (épaisseur estimée du lambeau de 3cm) :
- lambeau de muscle
De la même façon et d'après les schémas suivants
Selon un extrait du rapport de PFE de Monsieur Guillaume LODS (2021), nous en déduisons les volumes nécessaires de chaque composant pour chaque organe :
“ D’après les travaux de thèse [37] d’Antoine Pfeil, il est possible de fabriquer ces gels souhait´es `a partir de silicone Dragon Skin MEDIUM 10 (Smooth-on, USA), de l’assouplissant ”Slacker”
(Smooth-on, USA) et de l’huile minérale (Huile 47V 50, Gaches Chimie, France).”
Après discussion avec Monsieur Richard SAUMON, nous avons conclu que les silicones disponibles en PFM seraient moins coûteux et suffisants pour la réalisation de nos lambeaux malgré des duretés shores légèrement différentes. Le silicone utilisé a une dureté shore de 25, cela est légérement au dessus que la dureté voulue.
A l’aide des des estimations de taille des lambeaux dans la partie précédente, nous avons pu modéliser les moules qui serviront à la réalisation des lambeaux.
CAO des moules
Deux moules ont été modélisés puis imprimés pour chaque forme de lambeaux. Pour avoir des formes nettes, précises et permettre de couler notre silicone, nous avons choisi d’imprimer les moules en 3D. Des trous dans le moule dans lesquels nous placerons des éjecteurs vont nous permettre de faire passer les vaisseaux sanguins.
Moule 1 : Lambeau de gras
Moule 2 : Lambeau de muscle
Nous avons ensuite préparé le silicone pour créer les lambeaux. Pour cela, nous avons du calculer les masses de silicone et de catalyseur nécessaires.
Fiche technique silicone RTV3325
- Diep et Gracilis
D’après des calculs préalablement réalisés (cf “estimation des volumes”) et la densité dans le tableau ci-dessus, nous avons :
Lambeaux |
Volume (cm^3) |
Poids (g) |
Diep |
294 |
352,8 |
Gracilis |
315 |
378 |
En ajoutant la perte de pot, on obtient :
352,8+378+20 = 750,8 g
Selon la fiche technique, il faut ajouter 5% de cette masse en catalyseur :
750,8*0,05=37,54 g
- Peau
Lambeaux |
Volume (cm^3) |
Poids (g) |
Peau |
342 |
410 g |
En ajoutant la perte de pot, on obtient :
342+20 = 362 g
Selon la fiche technique, il faut ajouter 5% de cette masse en catalyseur :
362*0,05=18,1 g
Plaque : 30 x 38 x 0,3 cm^3
Réalisation des lambeaux et de la peau
On obtient alors, les lambeaux suivants :
C. Circulation sanguine
Afin d’être le plus fidèle possible à la réalité, nous avons dû modéliser la circulation sanguine présente dans un vrai thorax. Evidemment il est impossible de reproduire le schéma sanguin à l’identique tant le corps humain est complexe. Nous avons donc fait le choix de représenter un ensemble simplifié. Le cœur est remplacé par une pompe permettant la circulation d’un flux de faux sang à travers notre thorax artificiel.
La pompe avait déjà été dimensionnée l’année précédente (cf. projet “main d'entraînement à la micro-chirurgie”). C’est donc suite à une réunion avec le groupe que nous avons choisi de reprendre la même pompe puisqu’elle correspond très bien à nos besoins.
Les vaisseaux sanguins à suturer seront symbolisés par des tuyaux en PVC de différents diamètres (2 et 3mm de diamètre intérieur). La demande initiale était, si cela était possible, de pouvoir s'entraîner sur 3 vaisseaux de tailles différentes. Cependant, suite à des problèmes d’approvisionnement et en commun accord avec la chirurgienne, nous prototyperons un modèle avec seulement 2 vaisseaux de tailles différentes : diamètre intérieur de 2mm et de 3mm. Ces tuyaux présentent néanmoins l’avantage d’être peu chers, étanches et suturables facilement. En effet l’opération de suture présente plusieurs étapes (découpe du vaisseau, raccordement au nouveau vaisseau, suture et étanchéification de la suture), ces vaisseaux sont très fidèles à la réalité. De plus, nous sommes en contact avec Creaplast, une entreprise produisant ces vaisseaux qui à pu nous conseiller sur l’achat des vaisseaux (la commande à finalement été passée sur amazon).
Cependant, la pompe présente une sortie et nous avons besoin de 3 vaisseaux traversant nos différents organes et lambeaux. Nous avons donc dû réaliser un embranchement. Celui-ci permettrait de répartir le flux dans 3 vaisseaux différents pour l'envoyer dans le thorax. Un deuxième adpatateur a été réalisé avec une seule sortie pour que les étudiants puissent s'entraîner sur un seul vaisseau s'ils le souhaitent. D'autre part, nous n'avons pas besoin d'adapter l'entrée de la pompe car celle-ci sera plongée directement dans l'eau.
1er ébauche d'embranchement de sortie
Embranchement final CAO et pièce finie
IV. Version finale
CAO du rendu souhaité
Photo 1 : Malette
Photos 2 et 3 : thorax artificiel sans muscle et avec muscle
La malette chirurgicale finale se compose des éléments suivants :
V. Conclusion et retours
Nous avons cependant quelques points à améliorer :
Néanmoins, la mallette d'entraînement à la microchirurgie répond aux besoins énoncés par Mme Ruffenach et est fonctionnelle.
Ce projet pourra ainsi se perpétuer sur les prochaines années avec comme piste d'amélioration les points listés ci-dessus. L'objectif étant de devenir un outil d'apprentissage quotidien, il serait très intéressant de le continuer jusqu'à un aboutissement plus poussé.
Ce projet nous a permis de développer de nombreuses compétences sur le travail en groupe mais aussi sur beaucoup de techniques de modélisation (impression 3D, stratoconception ...). Nous avons pu également voir l'importance de la relation client / ingénieur, nous étions régulièrement en contact avec Mme Ruffenach pour s'adapter à sa demande.
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